Blason de la famille Donnet
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Mot d'adieu de Jean de Potter de ten Broeck aux funérailles de son frère Bruno

Sint-Andries 17-04-2015

Bruno,

Mon fils, mon frère, mon oncle, mon ami,

Nous garderons de toi des tas de beaux souvenirs:
Enfant tu étais l’image du jeune garçon sportif.
De Papa tu héritas la passion pour la mécanique.
Les voyages et la moto te donnèrent des ailes.
Malheureusement un accident de moto changea subitement ta vie.
Tu trouvas heureusement le courage et la force de rester en mouvement.
Ton mobilhome adapté te faisait sillonner l’Europe.
Tu passionnais les neveux et les nièces pour les vélos, les vélomoteurs, les gokarts et même les voitures.
Puis surgit la malchance : une maladie te limita encore plus ta mobilité.
Papa t’aida à garder ton indépendance : ton chalet dans la nature pleine d’oiseaux
et d’écureuils te donnèrent la paix et la discrétion que tu recherchais.
Entouré d’amis tu parvenais encore à réaliser tes projets …
Tu voulais aussi épargner la famille. Tu évitais les grandes réunions.
Mais tu suivais de près toutes les nouvelles familiales car elle t’était chère.
Papa disparut en 2005 de ta vie et tu t’isolas encore plus.
Une dernière opération peu après te cloua presque dans ta cabane au Crayenest.
Heureusement il y avait Mémé avec qui tu revivais les beaux moments
de ta jeunesse … et tu étais heureux et résigné.

Après tous ces combats , très souvent gagnés … ,
tu es parti aujourd’hui sans bruit et sur la pointe des pieds.
Si la vie ne dure qu’un instant, l’amour pour les défunts est éternel.

Nous te souhaitons un bon voyage auprès de ton papa bien-aimé.
Adieu mon fils, adieu mon frère, adieu mon oncle, adieu mon ami.
 

Jean de Potter de ten Broeck


Consulter les coupures de presse !

Le Courrier des Alpes à l'Escaut

Le "Courrier des Alpes à l'Escaut" est notre organe de presse.
Il paraît deux fois par an et chaque famille en reçoit un exemplaire par la poste.
En voici la retranscription électronique


Edition de Juin 2001

Sommaire


Obsèques de T. Bobosse Le GRELLE - Michel D, Dickie deV. Homélie du Père Paul
Congrès de généalogie à Marseille - Hervé BD
Correspondance de Jean BD - En septembre 1803 à Anvers


Obsèques de T. Bobosse Le GRELLE - 31 mars 2001

Michel DONNET - Homélie du Père PAUL - Dickie de VAUMAS

 

MOT D'ACCUEIL par Oncle Michel DONNET

Après plus de 82 ans de souvenirs partagés avec Bossie, tant de moments heureux restent dans notre mémoire comme autant de fleurs de notre passé.

L'affection si vive qui nous unissait en a formé un bouquet chaleureux.

Pendant 57 ans, avec Raoul, Bobosse a échangé un amour sans limite donnant à leurs enfants et petits enfants une source d'inspiration heureuse, où coulait la tendresse.

D'une abnégation totale et animés par une foi solide, ils sont tous deux un exemple lumineux.

Bossie, ta gentillesse, ta fidélité à chacun, ton souci des autres, ta piété, ta confiance dans le Seigneur ont suscité notre admiration et renforcé notre affection s'il se peut.

Le Seigneur t'a accompagnée au moment ultime ; il t'a rappelée simplement, sans souffrance, entourée d'amour et dans l'éclat du soleil levant.

Merci Bossie, pour toutes les prières dont tu nous as gratifiés. De là-haut, veille sur chacun de nous.

Merci à toi, Raoul ; tu fus pour notre Bobosse, pour ta Marie-Paule, un guide, un époux attentif à l'extrême. Vous étiez une équipe merveilleuse, soudée par un amour intense et une foi à nulle autre pareille.

Merci Raoul de ta ferveur à rendre notre soeur heureuse. Vous êtes unis à jamais dans nos coeurs.

Bossie, toi qui sûrement connais la joie éternelle, intercède auprès du Seigneur pour qu'il nous donne un coeur qui ressemble au tien.

Nous te disons au revoir et te demandons encore de continuer à prier pour nous.

 

 

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HOMELIE du Père Paul

 

Merci de me permettre de présider cette cérémonie depuis que vous m’avez adopté dans votre famille en Angleterre et en Belgique.

 

Vous savez, ce que l’on est et ce que l’on fait résonne dans l’éternité. Marie-Paule Donnet, Bobosse, continue dans l’au-delà à vivre intensément sa foi profonde en osmose avec son créateur, mais dans un face à face éblouissant sans couper le fil de notre relation avec elle.

 

Certes son départ fut un choc pour tous, mais nous n’en sommes pas déstabilisé pour autant. La foi (en la nouvelle naissance qu’est la mort) nous réconforte et donne sens à l'absence.

 

Elle nous a quittés au cœur d’une soirée agréable en famille, elle s’y sentait si bien,

comme elle s’était si bien intégrée dans la semaine familiale en Angleterre.

 

A 82 ans, je la sentais résignée à sa situation de handicapée, triste de ne pas pouvoir participer davantage. Son cœur est gonflé de souvenirs heureux grâce à vous tous, et particulièrement grâce à Raoul, son mari dévoué et à leurs cinq enfants Serge, Marie, Bernard, Guy et Dominique. La solidarité est une des plus belles caractéristiques de votre famille.

 

Ensemble, les époux ont vécu 57 ans depuis leur mariage en décembre 1944. Le témoin avait atterri à Melsbroeck pour la circonstance, malgré la guerre. Aimer rime avec Durée. Aussi dans mon âme pour elle : foi, sens familial, fidélité conjugale, dévouement aux siens.

 

L’accouchement en Dieu a été rapide, elle est partie en douceur, peu soucieuse de l’impuissance des médecins, rassurée par les bras de son époux. Rappelez-vous : voulant partir en pèlerinage, elle a raté une marche, elle s’est cassé le genou et la hanche comme Jacob au passage du Yabok ; cette béance a creusé en elle le goût des retrouvailles avec son créateur. Le Seigneur reprend son enfant sur ses genoux.

 

Bobosse ? Take time to love and be loved here and there… It is a God given privilège - Take time, take rest… et vous retrouverez son cœur dans celui de Raoul et de ses enfants.

 

Que fut l’itinéraire vers l’au-delà, l’autre rive, vers le Père ?

Bobosse est née en Grande Bretagne en 1918, 3ème d’une famille de 8 enfants. Surnommée Bobosse car elle fut élevée par une nurse anglaise qui lui a découvert un caractère de « petit chef » c’est à dire de petit « Boss »

Elle a reçu une formation humaine et chrétienne solide chez les Sœurs du Sacré-Cœur et comme enfant de Marie et dans sa propre famille.

 

Bobosse était toujours dévouée, s’oubliant en faveur des autres. J’ai eu de la peine, en la voyant plus tard dans sa “charrette”, à l’imaginer meneuse et chahuteuse dans son adolescence scolaire et familiale.

 

Ce tempérament fort lui a permis, durant la guerre, de participer au secours d’hiver, pour la cantine populaire par exemple. C’est bien elle !

 

En 1944, elle épouse notre cher Raoul ; notre couple vit trois ans à Wiesme près de Beauraing (là où ils se sont connus d’ailleurs). Trois ans de vie conjugale au pied de la Vierge. Nous entendrons l’Ave Maria tout à l’heure pour souligner la place de Marie dans la vie de Marie-Paule et de Raoul. Nous retrouvons cette dévotion mariale comme un fil d’Ariane dans leur vie.

 

Après huit années en France et en Belgique, elle passe huit années merveilleuses au Congo jusqu’en 1960, moment de l’indépendance mais son mari garde ses affaires au Congo pendant quatorze ans. Pas facile pour le couple séparé par la distance ! Bobosse reste en Europe pour les cinq enfants, tout en travaillant comme intendante à la clinique Berkendael. Toutes ces années furent très dures car Raoul ne revient qu’un mois ou deux par an… mais il y a la ténacité et le courage.

 

Bobosse s’investit alors dans la paroisse pour porter la communion et visiter les homes. Elle se dévoue comme elle respire.

 

En 1998, c’est l’accident en partant en pèlerinage à Paris, - car le couple y allait deux fois par an – à la Vierge miraculeuse rue du Bac ou alors en Yougoslavie à Medjugorje.

 

Bobosse alors a amorcé sa descente : elle perdait la mémoire et se déplaçait difficilement. Raoul l’a toujours entourée, aux petits soins pour elle surtout après l’accident.

 

Au fond, Marie-Paule, c’est une association de deux prénoms essentiels de notre foi : le "Fiat" le "Oui" de Marie à l'Inconnu, mettant Dieu au monde, et Paul, càd le "Prêt" (Paulus) par son enthousiasme centrifuge, à répandre le nom du Christ dans le monde de son époque…Profondeur et universalité.

Elle était aussi une grande dame, simple, discrète, humble, à l'écoute comme Marie. Heureuse d'accueillir celui qui venait, respectant les idées différentes des autres, sans juger.

Courage, droiture, fidélité, sincérité se sont donnés la main pour entourer une grande foi et une forte confiance en la vie comme dans les moments les plus difficiles, comme Saint Paul dans ses épreuves multiples.

 

Elle restera pour nous tous une femme de devoir et de sacrifice, pieuse, habituée des neuvaines, toujours altruiste, ouverte, attentive aux anniversaires, soucieuse d'écrire à des proches et amis.

 

Son cœur rayonnera jusqu'à la fin des temps car il était tellement chargé de force, de vie, d'amour. Mais si elle ne monte pas sur les autels, considérons la comme une "sainte", non pas une femme parfaite mais qui a aimé jusqu'au bout d'elle même à l'image du Christ. Il aima les siens jusqu'au bout.

 

J'ai relu attentivement le Flash très triste (n° 50°) de l'association familiale Jean Donnet du 21 mars.

Je cite: Tante Bobosse était la gentillesse personnifiée, toujours entraînante et enthousiaste. Elle avait un accueil qui faisait chaud au cœur. Trois kisses rapides et sonores. Une de mes joies de gosse, écrit Vincent, était de regarder les films de famille et notamment l'arrivée de Tante Bobosse lors d'une réunion familiale. Le film passé en accéléré donnait l'impression de voir des personnes qui se tapaient la tête et cela me faisait rire!

Tante Bobosse, tu nous manqueras beaucoup, à nous, à Oncle Raoul, à toute la famille. Adieu.

Après avoir relu en accéléré la vie de tante Bobosse, on se dit que le même accueil a lieu en paradis, la Jérusalem Céleste.

Je ne meurs pas, j'entre dans la vie. J'imagine l'accueil de tous ceux qui l'attendent, ceux de la famille qui l'ont précédée, les anges qui font la haie en chantant un Te Deum d'action de grâce.

 

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LETTRE A MA SOEUR par T. Dickie de Vaumas

Dimanche des Rameaux 2001

Ma Bossy,

Tu ne seras pas à la grand-messe à l'Annonciation ce matin, en ce jour où nous acclamons le Christ. Toi, je suis sûre que tu es auprès de Lui et je suis sûre que tu restes dans nos coeurs. Dans le mien surtout, ma petite soeur . Je repense à tout ce que nous avons vécu ensemble. Je nous vois au Zoute. Nous ramassions des méduses dans nos brouettes et nous faisions des châteaux de sable. Nous avions l'insouciance des enfants aimés, des enfants heureux.

Nous grandissions en partageant la même chambre, habillées de même. Toujours en bleu et blanc jusqu'à 7ans parce que nous étions consacrées à la Vierge. Comme tu avais été très malade, tu as porté ces couleurs un an de plus, en remerciement de ta guérison. Le bleu allait si bien avec tes yeux couleur du ciel.

D'Angleterre où tu es née, nous sommes rentrées à Anvers. Nous avions une nurse anglaise qui s'occupait de nous et nous ne parlions qu'anglais. Je revois nos promenades au Nouveau Parc. Nurse avait une grande cape marine et un voile bleu sur une robe d'uniforme ave  une large ceinture et des poignets hauts et blanc, amidonnés comme les cols d'habit des hommes !

Notre Mamie venait nous embrasser dans notre chambre à jouer et c'était un honneur d'aller au salon !

Nos Grands-Pères habitaient Anvers. Bon-Papa Donnet nous emmenait au Zoo. Bon-Papa Eyben nous invitait au château de Kersbeek pour les longs mois d'été. Dans le parc, nous faisions nos maisons sous les grands chênes ou sous les hêtres rouges.

Nous avons quitté Anvers pour le plateau de Stockel et tu sais que le 43 avenue de l'Aviation est resté comme au temps où nous l'habitions.

Nous sommes entrées au Sacré-Coeur de Lindthout sur les conseils d'Oncle Gustave Donnet, jésuite et professeur particulier de religion de la Princesse Marie-Josée qui allait devenir reine d'Italie. Pourtant, Tante Marie-Amélie, soeur de Papa, aurait aimé que nous fassions nos études à Saint-André où elle était religieuse. Nous partions en tram ensemble,tous les jours pour être au Sacré-Coeur à 8H30. nous y étions demi-pensionnaires jusqu'à 18H !

Après le temps des études est venu le temps des cours de danse. Nous n'avons été ensemble qu'à une soirée. C'était au réveillon du 31 décembre 1937. Nous avons dansé jusqu'au matin, mais au retour, Papa nous attendait "vert" d'inquiétude et de fureur et nous avons dû faire des excuses à notre maman qui n'avait certainement pas dormi pendant que nous nous amusions. Tu étais jolie comme un coeur et pleine d'entrain !  Quelques mois après, je me suis mariée et tu es devenue la grande soeur.

Tu as connu les années difficiles de la guerre, les files d'attente devant les magasins. Tu as fait tout ce que tu pouvais pour soulager notre maman. Toujours ta générosité !

Et c'est parce que tu as voulu aider une amie mariée qui venait d'avoir son premier bébé, que tu es allé à Beauraing. Elle avait épousé un le Grelle qui avait des charmants frères !  Or un jour, tu as su que ma belle-mère, que tu aimais beaucoup, était à Givet chez François de Vaumas. Raoul t'a accompagnée en bicyclette jusque là. Vous êtes ârtis comme deux amis. Vous êtes revenus deux amoureux !!

Votre belle histoire s'est prolongé par votre mariage le 2 décembre 1944. Dominique et moi n'avons pu y assister, c'était une période très cruelle de la guerre.

Nos vies se sont déroulées très loin l'une de l'autre. Mais nos pensées, notre affection nous ont gardées unies tout au long de ta vie? Et plus tard, nos chemins se sont croisés à nouveau. Tu as apporté ton sourire et tes attentions à Rouvray. Je t'ai retrouvée à Bruxelles. Je t'ai vu  souffrir avec un courage admirable. Ta vie est devenue un renoncement. Ton âme a toujours été si belle que le Seigneur est venu te chercher un jour de soleil et de lumière.

Carlos pense que tu es assise sur les genoux d'un ange.

A Dieu, ma petite soeur. Tu sais à présent combien tu es aimée.

 

                             Dickie.

 

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Congrès de généalogie à Marseille

Hervé BD

 

Gaëtan della Faille et Hervé BD ont assisté, avec beaucoup d'intérêt, au Congrès de Marseille qui groupait 700 personnes dont une centaine de Canadiens français. Nous y avons fait un exposé sur la Fédération des Associations de Famille belge (FAF).

La généalogie : Pourquoi ?

Pourquoi les hommes s'intéressent-ils à la généalogie ? Le sujet a évidemment été évoqué au Congrès de Marseille. On peut résumer ainsi les fonctions de la généalogie :

1. Apporter la force par suite de l'appartenance à un groupe.

2. Utilité au point de vue économique.

3. Utilité au point de vue politique.

4. Utilité au point de vue juridique.

5. Utilité au point de vue moral ou religieux

6. Affermit la force psychologique en donnant sécurité et identité.

En ce qui me concerne, je considère la généalogie comme le support de l'histoire familiale et rien de plus. Mais la connaissance de la généalogie familiale est ce pendant indispensable pour suivre l'histoire de la famille.

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Correspondance de Jean BISILLIAT DONNET (1776-1818)

En septembre 1803 à Anvers

 

Jean BD, notre ancêtre, quitte Ugine où il est né, en 1780. Il réside à Reims chez ses oncles Barachin jusqu'en1796 puis "monte" en Belgique. Il épouse en à Chimay Marie-Josèphe Danly (1767-1842) fille du Directeur des Postes,  fonction importante de ce temps là. Il s'établit à Anvers en 1798. On peut s'interroger sur les activités de Jean Donnet.

Des travaux de réfection entrepris en juillet 1986 dans les greniers de sa maison qui abrite aujourd'hui la Chambre de Commerce d'Anvers, ont mis à jour la correspondance reçue par Jean Donnet en septembre 1803. Une soixantaine de lettres en excellent état remises à François Donnet, notre cousin, nous permettent de mieux cerner les activités commerciales de notre aïeul.

Ces lettres sont rédigées en français, à l'exception de quelques passages en néerlandais dans deux d'entre elles. Point d'enveloppes, l'adresse était transcrite au verso de la feuille pliée en deux. Un employé notait la date et le lieu d'expédition, le nom de l'expéditeur et la date de la réception. Une autre écriture, vraisemblablement celle de Jean Donnet, mentionne la date de la réponse.

L'origine des lettres démontre l'ampleur des affaires  de Jean Donnet: Hambourg, Amsterdam (transit de Londres), Paris, Rouen, Bâle, Reims, Montpellier, Bruxelles, Bruges, Louvain, etc... On retrouve aussi des correspondants réguliers. Les délais d'expédition sont étonnamment courts: 3 jours de Paris à Anvers. Deux courriers par jour de Bruxelles à la Métropole !  Les lettres sont adressées simplement à "Monsieur Jean Donnet, Ngt (négociant) à Anvers". Seules 4 missives mentionnent "rue du Couvent". Il n'y a aucune lettre en provenance de Savoie?

Le courrier traite principalement de commandes de mercerie. On expédie par exemple de Bâle deux colis: "Une balle taille coton n°27 pesant 330 livres et une balle mousseline n° 29 pesant 113 livres". De Paris, J. Hutrel écrit: "J'ai l'honneur de vous donner avis que je vous ai remis par la diligence du Victoire un ballot marqué IDN 3 contenant 25 douzaines de cravates superfines".

Comme agent de change, Jean Donnet reçoit aussi une abondante correspondance qui traite "d'effets, mandats, papiers" avec un réseau d'intermédiaires qui débitent ou créditent ses comptes en Francs, Livres courantes du Brabant, Florins, Livres anglaises... Les affaires semblent prospères.

Jean Donnet est aussi consulté; on sollicite ses avis, on le remercie pour un service rendu. Les affaires sont menées rondement, il n'y a pas trace de conflits. Quelques lettres présentent un caractère plus intime ou familial. Sa belle-famille Danly lui écrit à quatre repriser le même mois, de Chimay.

Nous reproduisons ci-après deux lettres :

Elle montre l'étendue des affaires de Jean BD.

Jean BD décède à Anvers en 1818. Son fils Jean-Baptiste (1798-1870) développera ses affaires et deviendra armateur à partir de 1828.

Mais ceci est une autre histoire...

 

L'orthographe, plutôt fantaisiste, de 1803 a été respectée :

 


                                                            Chimay 5 7bre 1803

 

Emlabsence de monsieur despret qui est depuis trois semaine avec sa fille a aix la chapelle, je recois votre lettre ; c'est surment pour plaisenté que vous nous faitte des remerciment, vous ne nous endevez aucun, nous somme toujours flaté des que nous trouvont le moment de vous prouvé lestime et la mitié que nous vous avont voué ; sentiment que je vous prie de partager avec votre épouse que jembrassent ; recevez monsieur et madame mes complment. Sur le bon mariage de mademoiselle votre soeur (*) je l'en felicite de touts mon coeur, la bonté de sont caracter ne laissent aucun dout sur sont bonheur, quil en recoivent mon compliment ; je vous remercie de l'invitation que vous nous fait daller au noce avec la meilieur volonte possible ce ne peut avoir lieu je suis yci seul, touts cequi menttour de ma familles me charge de vous dire a l'un et lautre les chose les plus honaite, et vous prie de me croire avec lamitié la plus vraie

   Monsieur                                             Votre tres humble servante

                                                             DESPRET

(*) Il s'agit du mariage, à Anvers, de Marie-Gabrielle Danly, sœur cadette de Marie-Josèphe épouse de Jean BD, avec Paul Molyn. Un beau parti. Mariage arrangé par Jean BD.

 


A Monsieur J. Donnet                              Bremen le 3 7bre 1803

        A Anvers

J'ai devant moi la derniere chere Votre, avec la lettre de retour de Mr J. Gibon qui est arrivé ici en parfaitte santé, avanthier. Monsieur nous ne discutterons pas d'avantage tout ce qui est payé, ma deniere vous a appuré, que je continuerai toujours encore d'agir avec vous, avec la même confiance d'auparavant et si vous voulez proffiter de mes offres, il ne tiendra qu'a vous, pour vous convaincre de ce que j'ai l'honneur de vous protester.

C'est vrai que j'aurrais souhaité, que vous auriez voulu troquer avec moi, mais vous, ne vous ayant pas trouvé disposé à le faire, n'est pas reprochable pour cela, et cela ne doit non plus nous èmpecher de rester de bons amis. Comme il est permi d'avancer une proposition, il doit être aussi permis de la repousser. En attendant vous m'obligerez infiniment, si vous voullez m'envoyer à l'adresse de mes amis à Amsterdam, les Messrs Vanckuck, Deune, et Stilgers. 24 douzaines des plus beaux mouchoirs d'Indes que vous tenez, et que vous sous mettrez en attendant pour mon Compte, je souhaitrai d'en faire un êssai, peut être qu'en trouvant les moyens de les faire traverser l'Holande, sans être obligé de payer les droits de transits, que je pourrai m'en tirer avec quelque avantage ; Vous aurrez naturellement la bonté de me faire un prix par lequel je puisse soubsister ; et en même tems que vous m'envojerez la note des mouchoirs, vous ij pourrez joindre la soute de compte. Comme vous me l'avez promi par votre avant dernière, j'attendrai ce que vous plaira d'effectuer, en attendant je vous prie de vouloir agréer mes très sincères et cordiales salutations.

Joh. Golff: Kreybich

Lettre expédiée le 3 septembre 1803 de Bremen

Reçue le 7 septembre 1803 à Anvers (quatre jours !)

Répondue le 16 septembre 1803 (nous n'avons pas, hélas, la réponse de JB Donnet)

 

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Edition de Décembre 2000

Sommaire

L'éditorial - Le scribe affolé
Et maintenant ?
- Le scribe rassuré
XIIème Réunion Donnet - Michel Donnet, Président AFJD
Un vol royal - Michel Donnet
Amandine Donnet à la NASA / USA - Juillet 2000 - Lettre à son grand-père, Hervé BD
Quand l'aigle de Savoie survole à nouveau le ciel d'Albion - Michel Donnet


L'éditorial

Par le scribe affolé

Affolant !

Le monde autour de nous s'affole.
Il n'y a pas que "veaux, vaches cochons, couvées" nourris à la farine de carcasses qui provoquent la panique, les abeilles sont, elles, touchées par le Gaucho, insecticide mis au point par Bayer et accusé de décimer le peuple de celles qui fécondent nos vergers et nous donnent le nectar des fleurs: nos soeurs les abeilles, comme les appelait saint François, sont en danger de mort.
Et la firme Bayer dans tout cela ? Elle réfute?
Il n'y a pas longtemps les abeilles d'Istrie tombaient comme des mouches tuées par un virus venu d'Inde? En Californie aussi c'était l'hécatombe. On trouva heureusement au Brésil une souche d'abeille qui résistait à l'épidémie. L'ennui c'est que ces abeilles-là sont devenues aussi mortelles pour l'homme que des frelons! On n'arrête pas le progrès, ce que disaient naguère Bouvard et Pécuchet.
Ah ! si on diffusait chaque matin dans tous les laboratoires du monde "l'Apprenti Sorcier" (Paul Dukas) l'homme deviendrait-il plus sage ? C'est un risque à courir.

Il y a plus grave encore: la majorité (plurielle) en France veut inscrire dans le code pénal, écoutez bien "le délit d'entrave à l'IVG", à l'avortement tout court: on condamnera tout qui s'opposera à l'élimination de la vie? et c'est une société qui refuse la peine de mort qui exigerait son contraire à l'aube de la vie ?

Rassurez-vous: l'euthanasie est déjà d'application dans certains pays, les enfants mal formés et les vieillards impotents coûtent chers, trop chers à la société? Les nazis le pensaient aussi !
Au même moment on annonce la naissance, toujours en France, du premier bébé soigné "in vitro" au stade d'embryon, avant implantation, il s'appelle Valentin. L'enfant et la mère se portent bien, merci.

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Et maintenant ?

Par le scribe rassuré

? Sous le charme ! Ils sont encore sous le charme de "l'effet Mayfield" serait-on tenté de dire, car le rendez-vous familial, douzième du genre, fut une réussite incontestable : choix du lieu, accueil du maître de céans en particulier Mr and Mrs Rejbakoz sans oublier le boss Mr Lee (ancien directeur du Savoy de Londres !) et, bien entendu, l'équipe d'encadrement familial, Muriel, Gérôme et Janty menés par Vincent et tous ceux qui, souvent dans l'ombre, mais avec efficacité, "donnèrent la main" : Emeric, Gaël, Laurence, pour ne nommer qu'eux.

Nous nous souviendrons en particulier de la célébration des Noces d'Or de Marc et Marie-Anne qui avaient convié pour l'occasion leur descendance au grand complet, des Donnetiades couronnées d'un flot de médailles, joie des vainqueurs, des matches de tennis, de foot, de ping-pong, des après-midis dans la piscine, des soirées de gala, des messes du Père Paul qui racontait si bien l'Evangile aux petits, des excursions offertes par Taty-bus conduit d'une main sûre par Didier, l'arbitre malgré lui, sur les routes ombragées et si étroites du Sussex, des retrouvailles au bar, des joutes oratoires et de l'assemblée générale qui plébiscita le site Internet mis en place par Rémy et Grégoire et avec le forum de Vincent ouvert aujourd'hui à plus de cinquante internautes des Alpes à l'Escaut.

Mayfield fut aussi le succès de ces mails réguliers qui unirent ceux qui vécurent ces retrouvailles et les autres qui ne manqueront pas le rendez-vous de 2003: St Léonard est prêt à nous accueillir à nouveau.

Nous attendons celle ou celui qui prendra la succession de Vincent qui se retire, mission accomplie.

Et du haut du ciel, Jean et Mariquita se sont échangés un regard complice: leur mission à eux se poursuit à travers leur descendance et tous ceux qui ont choisi de partager l'aventure des Donnet sur la planète bleue?

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XIIème Réunion Donnet

Par Michel Donnet
Président de l'AFJD

L'année 2000 étant exceptionnelle, la 12ème réunion de l'association de la famille Jean Donnet se devait d'être, elle aussi, exceptionnelle.

Mayfield, un charmant village du Sussex, (GB) fut choisi pour la circonstance.

140 des 212 membres de l'association s'y retrouvèrent pour une semaine, début août.

Le collège St Léonard, offrait non seulement un accueil chaleureux, mais aussi un réel confort – des installations sportives de grande qualité, - des salles de réunions diverses auxquelles il faut ajouter un splendide théâtre – Tout ceci dans un site historique. Pendant 5 siècles, ce lieu fut la résidence de campagne de l'Archevêque de Canterbury avant la réforme. Les reines Elisabeth I et Victoria y séjournèrent.
La chapelle, actuellement de rite catholique, fut construite au 12ème siècle.

Un aumônier accompagnait la famille. L'occasion fut donnée de célébrer une messe d'action de grâces pour les 50 ans de mariage de Marc et Marie-Anne Donnet, entourés de leurs enfants et petits-enfants. Avec une chorale bien menée, la chapelle comble vibrait d'affection pour les jubilaires. Suivi d'un dîner festif, ce fut un moment fort de la réunion et propice aux témoignages de sympathie, d'amitié et de reconnaissance.

Tout cet ensemble contribuait, si nécessaire était, au succès de ces retrouvailles de quatre générations – lesquelles furent cordiales et joyeuses.

Il y eut, comme à chaque fois, la grande soirée théâtrale, mais aussi toutes sortes de compétitions sportives – récompensées par des médailles "Mayfield 2000", - des conférences, des échanges sur des sujets d'actualité, des débats entre jeunes et moins jeunes, des bridges pour les grands, des bingos pour les petits.

Chaque après-midi, un autocar venu de Belgique (grâce à la générosité d'un de nos membres), permettait de visiter les sites de la région.

Le rassemblement familial de Mayfield restera gravé dans la mémoire de tous les participants. Il cimente un édifice où tous apportent leur pierre.

Pour que la construction soit solide, il faut que chacun réalise combien son apport est précieux et combien l'appui de l'autre est indispensable.

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Un vol royal

Par Michel Donnet

Le 29 septembre 2000, neuf montgolfières s'envolaient du parc du château royal de Ciergnon.

Le BBC (Belgian Balloon Club) avait sollicité et obtenu de la Cour, le parrainage de la reine Paola pour un tout nouveau ballon – construit par Patrick Libert, maître en la matière.

Fin de journée, la souveraine apparut accompagnée par le Roi et ses invités de marque – tels des parents de la reine Fabiola et des membres de la famille de l'ex-roi Boris de Bulgarie.

Après avoir baptisé l'aérostat, la Reine monta alors dans la nacelle et s'envola entourée par le ballet chatoyant des autres ballons.

Le Roi filmait le royal ballet.

La meute atterrit à Mont-Gauthier après avoir survolé la forêt ardennaise. Elle fut accueillie par le Roi, sa suite et la presse; tous avaient devancé l'illustre aéronaute et l'attendaient un verre de champagne à la main.

Les souverains s'entretinrent ensuite très cordialement avec les villageois accourus sur place.

Notre famille était bien représentée. Gaël Cardon pilotait, accompagné de Michel. Marie Noëlle, Jérôme et Eric assuraient la récupération.

Après avoir devisé avec les souverains, chacun s'en fut dans le couchant d'une merveilleuse soirée. St Michel; le premier aviateur de tous les temps, avait eu une belle fête.

PS : 29 septembre, St Michel.

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Amandine Donnet à la NASA / USA - Juillet 2000

Lettre à son grand-père, Hervé BD

Cher Grand-Père,

Comme promis, je vais essayer de vous relater en quelques lignes, mon séjour extraordinaire et incroyable à la NASA à Houston au Texas. En effet, fin mai 2000, le concours est lancé dans mon lycée. Deux élèves de première partiront passer 3 semaines aux Etats-Unis, direction le Texas, à la NASA. Nous sommes évidemment tous très motivés car l'enjeu était plutôt exceptionnel.
Nos professeurs se réunissent, le choix est difficile et enfin le verdict tombe. A vrai dire, j'avais vraiment du mal à y croire quand j'ai reçu la lettre m'annonçant ma sélection et en plus le jour de mon anniversaire? Quel cadeau ! Un été qui devait être des plus banal se transforme en un véritable rêve ! Comment ne pas vous cacher que les larmes me sont venues aux yeux, moi qui ne pensais pas une seconde être choisie. Oui, j'avais vraiment du mal à y croire.

Tout ce rêve a été rendu possible grâce à Geoff Mules, un passionné d'aéronautique qui a créé l'International Space School mais aussi grâce à l'astronaute Jean-Loup Chrétien qui a choisi son ancienne école pour représenter la France.

En effet, nous sommes partis en tant qu'ambassadeurs de la France pour participer à l'International Space School 2000, c'est à dire que nous étions en tout 37 jeunes entre 15 et 18 ans venant de 16 pays du monde: de la Russie au Canada en passant par l'Australie.

Nous avons donc vécu pendant 3 semaines au rythme de l'espace et même si nous étions tous très différents de par la langue, notre religion, nos coutumes? Tout cela ne nous a pas empêchés de passer un moment formidable en échangeant non seulement au niveau de tout ce que nous savions sur l'espace mais également sur nos cultures, nos vies, nos passe-temps? Et maintenant quelle joie de recevoir tant d'Email par semaine venant des 4 coins du monde.

De plus, pour cette 4ème session de l'International Space School, l'objectif était de préparer une mission sur Mars en lien avec les ingénieurs et les techniciens de la NASA. Pour cela, nous avions du tous postuler pour un emploi fictif, une liste de différents postes nous ayant été envoyée avant notre départ lors de notre travail préparatoire avant le grand envol. Après avoir passé un entretien devant des membres de la NASA le lendemain de notre arrivée et bien évidemment en Américain pour nous mettre tout de suite dans l'ambiance, 3 équipes aux missions respectives "Aller sur Mars", "Vivre sur Mars" et "Travailler sur Mars" ont été formées. J'ai eu la chance d'être choisie, dans l'équipe "Vivre sur Mars", comme ingénieur des systèmes de soutien de la vie sur Mars. Un métier qui m'intéressait vraiment beaucoup car quoi de plus intéressant que de trouver différents systèmes au niveau de l'air, de la nourriture, de l'eau, pour permettre à l'homme de vivre sur une planète qui à l'origine lui est plus qu'hostile.

Aussi chaque matin, après les conférences tenues par des astronautes, des ingénieurs etc.? sur des domaines très précis, nous avions un travail en équipe afin de bâtir le projet car, même si c'était fictif, nous étions mis en condition et avons du le présenter, à la fin de notre séjour devant le directeur de la NASA, de grands astronautes et d'autres personnes importantes ce qui est, il faut le dire, assez impressionnant?

De plus, afin de nous aider dans notre travail et en tant qu'invités officiels à la NASA, nous avons pu visiter tous les lieux stratégiques de la NASA comme le célèbre centre de contrôle des missions, les simulateurs du Shuttle, les centres d'entraînement des astronautes mais aussi là où sont conçus et testés les combinaisons spatiales ou les éléments qui vont servir pour la Station Internationale dans l'espace et les missions pour Mars. Mais ce qui était vraiment passionnant c'était que pendant que nous visitions, des astronautes s'entraînaient, des ingénieurs travaillaient et que c'était eux-même qui nous expliquaient leur rôle, leur projet.

Et en plus de tout cela, nous étions logés chez des astronautes ou des personnes en lien avec le programme et qui nous faisaient découvrir leurs passions, leurs habitudes, leur région. J'ai vraiment été touchée par l'accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Aller à la NASA et aux Etats Unis était un rêve pour moi mais un rêve qui auparavant me semblait inaccessible et irréalisable car, même si l'espace est quelque chose qui m'a toujours fasciné, cela me semblait utopique. Désormais, ce rêve est devenu réalité et un rêve que l'on ne pourrait qualifier car c'est si merveilleux de pouvoir donner un sens à ses espoirs. Depuis ce voyage, de nouveaux horizons se sont ouverts à moi et une nouvelle voie – à l'opposé du Droit – dans laquelle je me destinais, s'est ouverte à moi et j'ai vraiment découvert une passion.

De voir les lieux que tant de personnes rêvent de voir, de pouvoir échanger avec des astronautes ou d'autres personnes qui ont un rôle important dans la conquête de l'espace symbolisèrent des moments intenses et fut l'expérience la plus incroyable et la plus fabuleuse de toute ma vie !

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Quand l'aigle de Savoie survole à nouveau le ciel d'Albion

Par Michel Donnet

Monsieur Bos, homme d'affaire néerlandais, est passionné d'aviation et amoureux de spitfires. Il habite Braaschaat. A l'heure de sa retraite, il souhaite remettre en état de vol des spitfires de la deuxième guerre mondiale dont certains sont à l'état de carcasse.

A cet effet, il a mis sur pied, dans les environs de Cambridge, un atelier de restauration pour ces appareils.

Il a en outre retapé un spitfire IX (moteur Rolls Royce de 1650 cv) du même type que celui que je pilotais en 1942. Par sympathie, il m'a proposé de lui donner les caractéristiques personnelles que j'avais connues sur mon appareil à cette époque.

Le 12 octobre dernier, je fus invité à Duxford (UK) à assister au vol du spitfire SH-L (lettres du Squadron en 1942) décoré de l'indien au cercle bleu et ? du blason familial – peint à droite sous l'habitacle.

Et ainsi, j'eus la joie de voir l'Aigle blanc de Savoie tracer son sillage dans le ciel bleu du Cambridgeshire.

Invités – interviews – photographies – bref exposé: multitude de souvenirs – évocation – émotion.

Une journée mémorable.

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Edition de Mai 2000

Sommaire

L'éditorial - Le scribe anglophile


L'éditorial

Par le scribe anglophile

"La Famille reste, à ce jour, la seule structure sociale qui a l'éternité comme horizon et la perfection mutuelle comme idéal". (Anonyme)

Soyons actifs.!

Ils (les descendants de Jean et Mariquita et leurs morceaux choisis), s'apprêtent à vivre leur douzième rencontre, réunion, session, rendez-vous, jamboree, rallye, rassemblement, congrès, assemblée.

Quatre générations seront présentes, les enfants, les petits enfants, les arrières petits enfants, les arrières arrières petits enfants, soit par exemple: Marie-Elisabeth, Brigitte et Carlos, Natalia et Felipe, et Nicolas; et ainsi de suite. On aimerait ici écrire à la suite l'un de l'autre, les prénoms "de-tous-ceux-qu'on-aime" et qui rempliraient cette page et les suivantes, rien que pour les voir côte à côte, comme les briques d'un mur solide et solidaire ; rien que pour se souvenir chaque fois d'un regard, d'un sourire, d'un pli autour des yeux, d'une démarche, d'une silhouette qui habillent chaque être cher dans notre mémoire. 211 noms pour être exact et 2 autres qui viendront bientôt s'ajouter à cette chaîne d'amour, et tous ceux à venir.

Mayfield sera le lieu de l'événement. Est-ce vraiment un hasard de revenir sous le ciel anglais qui réunit Mariquita et Jean d'octobre 1914 à juillet 1919 et vit naître leurs trois premiers enfants: Marie-Elisabeth (dite Dickie), Michel (appelé alors le Boy) et Marie-Paule (dite Bobosse, de "Boss" bien sûr). Les nurses ont contribué à leur fixer pour la vie des identités fortes !

Alors c'est quoi l'esprit de famille: se regarder tous les trois ans et sourire d'un air béat? C'est surtout consolider nos réseaux affectifs d'une génération à l'autre, d'une famille à l'autre et créer tous ensemble un événement, une célébration. Les branches de l'arbre qui est le nôtre vont frémir sous le même vent et dans un paysage exquis hanté par les fantômes du manoir des archevêques de Canterbury (Boniface de Savoie 1260) et des éducatrices (Cornelia Connelly 1846) sous le regard heureux de St Léonard, patron de l'institution et de St Dunstan, patron du lieu: une belle semaine en perspective, sans oublier la devise de la maison: "Actions not Words", soit "Acta non Blabla" ! Tout un programme ! Qu'il vive !

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Edition de Novembre 1999

Sommaire

L'éditorial - Le scibe royaliste
In Memoriam - Souvenir d'André de VILLE de GOYET
Adieu François - Souvenir de François DONNET
Journal de Bord - Récit du service miliatire de Patrick de VAUMAS en Nouvelle Calédonie
Un château de légende - Extrait de "Kersbeek de notre enfance" de Michel DONNET


L'éditorial

Par le scribe royaliste

En cette fin de millénaire, quelques-mots-clés-qui-font-peur...

et la famille dans tout ça ?

Elle fait face à ces peurs, c'est dans sa nature, elle sait que l'amour sauvera le monde parce que l'amour est infini.

L'Amour ignore la peur car l'amour est partage de la joie : c'est le contraire de la solitude qui engendre la peur.

Ne nous laissons pas piéger par le marketing de la catastrophe ou du gadget. Pensons a ces rendez-vous joyeux qui vont nous rassembler : fiançailles et mariages, naissances et anniversaires, et la réunion à Mayfield !

La famille c'est aussi le lieu où les générations s'entrecroisent sans s'affronter où les plus âgés se souviennent de ceux qui furent : c'est la mémoire qui rajeunit, c'est la convivialité où les plus jeunes prennent leurs responsabilités au quotidien.

Et n'oublions pas de souhaiter longue vie au bonheur de la princesse Mathilde et du prince Philippe !

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In Memoriam

Souvenir d'André de VILLE de GOYET

André de VILLE de GOYET

Le 4 août 1999, Fifils, dit le Vieze, nous quittait après une brève et pénible maladie.

C'était l'ambassadeur permanent des de Ville auprès de nos familles. Sa présence aux mariages, où brillait sa jaquette gris clair, était un gage de réussite.

Le Vieze était l'amabilité même avec une touche caustique. Il fut, aux dires de tante Andrée, un fils plein d'attentions qui présidait aux destinées de sa maison.

Très populaire auprès de ses neveux, il avait connu en 1993 une célébration d'anniversaire mémorable avec la présence d'un ami venu spécialement de Tokyo et cela dans le plus grand secret.

C'est au Japon qu'André avait fait carrière, jouissant d'une estime considérable. Il fut à Osaka le commissaire général adjoint du pavillon belge durant l'exposition universelle de 1970. Tante Andrée fut à ses côtés pendant cet événement et présida les nombreux dîners officiels. C'était "Madame Mère" pour tous ses hôtes.

Rentré au pays dans les années quatre-vingts, André poursuivit ses relations avec le Japon en exportant des légumes frais dont le Witloof (andives) de Malines proposé à la pièce dans les restaurants branchés de Tokyo et présenté, avant cuisson, au client comme un turbot ou un homard.

André qui partageait à Ciney la maison de sa sœur Christiane projetait de construire une villa "pour recevoir ses amis".

Nos pensées affectueuses rejoignent Christiane et ses frères, Léon, Luc et Pierre, et le souvenir de tante Andrée et oncle Léon, les derniers occupants de la maison de Bon Papa Eyben au 551, avenue Louise à Bruxelles.

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Adieu François

Souvenir de François DONNET

Francois DONNET

Adieu François.

François Donnet, fils de Gustave et de Titi Heirman, époux de Nadia Fautres, né à Wildert le 14 juillet 1926, est retourné à la Maison du Père le 30 septembre 1999 après une longue maladie.

Ses funérailles se sont déroulées le 5 octobre en l'église de Berchem où venaient prier nos ancêtres.

Une foule fervente entourait Nadia, ses trois ménages et leurs nombreux petits enfants. Bâti comme un colosse, François (Suss pour les anversois) était une force de la nature : large sourire, voix retentissante, rire communicatif. Il inspirait la sympathie et partageait sans compter son amitié.

Cette foule d'amis chaleureux qui se recueillait autour de sa dépouille témoignait de son charisme : c'était un meneur parmi les siens. Dans sa vie professionnelle, il dirigeait la société de fret maritime Atramef où son fils Bertrand opère aujourd'hui. Dans sa vie sociale : il fut un superbe Akela pendant 5 ans à la meute de l'unité Léopold Ill et jusqu'à sa mort il fut proche de cette 42ème unité qui l'avait totemisé "Chevreau rieur" (9 Donnet furent actifs à la 42ème qui compte aujourd'hui plus de 100 louveteaux, scouts et routiers).

Nous n'oublions pas le para intrépide et par dessus tout le grand-père magique que pleure sa descendance...

Nadia, nous formons autour de toi un cercle de prières. Vis longtemps pour perpétuer le souvenir de François qui t'attend de l'autre côté du chemin et qui te dit, comme saint Augustin, "la mort n'est rien".

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Un château de légende

Extrait de "Kersbeek de notre enfance" de Michel DONNET

Château de kersbeek

 

Kersbeek, entre Tirlemont et Diest, propriété de Libert Eyben (1911- 1937), père de Mariquita, notre mère, grand'mère, etc, fut pour deux générations le paradis des retrouvailles et des vacances ; les jeunes ménages et leurs enfants étaient invités chaque été : les Donnet, les Gouzée, les de Ville, Micky d'Roubaix, les Eyben enfants d'Alfred, de Libert et de Willy.

Cette photo fut prise par Jean Donnet le 12 juin 1920.

"Le château, vaste bâtisse en briques rouges, du milieu du 19ème siècle, trônait dans un parc d'une vingtaine d'hectares, joliment arboré par des essences variées, bordé par un ruisseau, le Kersbeek, affluent de la Velpe, des bouquets d'arbres aux coloris prononcés formaient des flots dans les vastes pelouses interrompues au nord par un étang d'environ deux hectares.

Au milieu de celui-ci une presqu'île lieu de prédilection de nombreux canards...

Tous les lieux avaient été baptisés de noms magiques :

"Arbres Rouges", "Acacias", Marronniers", "l'île"...

Les mois d'été nous les passions à Kersbeek... nous y fûmes présents de 1919 à 1927 : que de souvenirs !...

Nous nous installions pour 3 mois ainsi que nos cousins... tout ce monde représentait plus de trente personnes qui logeaient au château. Celui-ci était vaste et comportait 16 chambres à coucher et 3 salles de bain réparties sur 2 étages. Au rez-de-chaussée il y avait le hall d'entrée, le salon, Ia salle à manger, le fumoir, le salon de musique, l'office. Au sous-sol la cuisine, la salle à manger des enfants, du personnel, les caves, la buanderie".

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Journal de Bord

de Patrick de Vaumas, récit de son service militaire pour la Marine en Nouvelle Calédonie
Reportage photo à visiter dans les archives 1998

Mercredi 29 avril 1998

Je suis à l'aéroport de Paris Orly avec huit autres matelots, prêt à embarquer dans un DC10 de la compagnie AOM à destination de Nouméa. Nous nous préparons pour 29 heures de vol avec une escale à Colombo au Sri Lanka et une autre à Sydney en Australie.

Vendredi 01 mai 1998

Arrivée sur le territoire par une belle matinée ensoleillée. Il fait toujours chaud, en cette fin d'automne de l'hémisphère sud. Le "JACQUES CARTIER" n'est pas à quai, il n'est pas rentré d'une mission de trois semaines de repérages de plages sur les côtes calédoniennes. Je m'installe donc, avec deux autres matelots aussi affectés sur ce bâtiment, dans une lugubre chambre de la Base Navale.

Mardi 05 mai 1998

Je pars en voiture, direction le nord de l'île, afin de rejoindre le bateau, au mouillage en baie de Méomo. Nous embarquons à bord d'un Zodiac pour un court trajet entre la plage et le bâtiment : quelques minutes suffiront à inonder toutes mes affaires et à détruire mon ordinateur de poche (Psion)... Heureusement le matelot que je remplace m'accueille chaleureusement et tente de me réconforter après la perte de 3 500 FRF d'électronique.

Jeudi 07 mai 1998

Retour à Nouméa après deux jours de navigation. Je découvre les joies et les difficultés de la vie à bord. Pas de mal de mer, car la mer est plate sur les lagons que nous empruntons pour rentrer. Mais vivre à neuf personnes dans une chambre de 5 m² et faire du quart à la barre, en passerelle, entre 00H00 et 04H00 notamment, sont des habitudes que je n'ai pas encore prises.

MISSION MATTHEW - WALPOLE

Lundi 11 mai 1998

18H00, appareillage.

Ma première mission : trois jours de navigation pour monter la présence de la France sur deux malheureux cailloux, revendiqués à la fois par la France et le Vanuatu. Ce sont deux îles inhabitées depuis la fermeture des bagnes, à proximité desquelles on ne peut ni accoster ni mouiller. Du coup, le matériel et les hommes sont hélitreuillés pour faire des relevées météorologiques. Vision impressionnante : un hélicoptère en vol stationnaire au-dessus du bateau ; il est tellement près que je distingue la couleur des yeux du pilote (ce n'est pas tout à fait vrai, car il porte des lunettes de soleil).

Premières impressions de la mer : la houle et mon angoisse du mal de mer ont perturbé mon coeur et mon estomac, sans pour autant me rendre malade.

J'arrive enfin à me repérer sans boussole dans toutes les coursives, échappées, passes, plates-formes et autres ponts, faux-ponts ou plages, bâbord et tribord !

Jeudi 14, accostage, de retour à Nouméa.

INSPECTION GENERALE

Mardi 26 mai 1998

Après un nettoyage du bateau, le Capitaine de Vaisseau Calais, " Commandant de la Marine, de l'Aéronautique Navale de Nouvelle-Calédonie et de la Région Maritime de Nouvelle-Calédonie " (COMAR-NC), effectue une inspection générale du " Jacques Cartier ". Chacun d'entre nous a fait le maximum afin que l'aspect global du bâtiment soit correct en décapant et donnant des coups de pinceaux par-ci par-là. J'exagère un peut, mais nous ne pouvions difficilement faire plus, car pour mieux faire, nous aurions du faire des réparations de fond, pour lesquelles nous ne disposions pas d'assez de temps.

Le jour J, tout l'équipage attend en grand blanc, au "garde à vous" sur la plate forme hélicoptère, le chef suprême de la marine. A la suite d'une rapide revue des hommes, nous appareillons pour quelques heures. Nous montrons le fonctionnement du navire, son aptitude à la mer et une démonstration d'hélitreuillage.

La journée se passe globalement bien pour tout le monde et les divers comptes-rendus sont relativement positifs (sauf celui sur les conditions sanitaires : trop de cafards et en particulier en cuisine...).

NOUVELLE-ZELANDE ET AUSTRALIE

Vendredi 29 mai 1998

09H00, appareillage.

Je pars enfin pour ma première grande mission : trois semaines pendant lesquelles je verrais Auckland et Brisbane.

Cette fois, j'ai pris mes précautions et des médicaments pour être sûr à 100 % de ne pas avoir le mal de mer : ça marche, mais n'étais-je pas un malade imaginaire ?

La traversée dure quatre jours. La vie à bord est rythmée par les tours de quart, les repas et notre lit ; l'air marin fatigue ! Mais mon excitation d'être embarqué est toujours aussi grande. De plus, je suis fasciné par la vision de la mer sur 360°, pendant plusieurs jours d'affilé. Quant aux nuits, nous sommes tous admiratifs devant un splendide ciel étoilé, non pollué par la lumière des villes (pas question de voir l'Etoile Polaire, mais la Croix du Sud).

Nous arrivons à Auckland le lundi 1er juin à 17H00, avec une douzaine d'heures d'avance. Nous devons donc mouiller dans le Golfe Hauraki pour la nuit, car notre quai n'est pas libre. Je suis de quart en passerelle entre 00H00 et 01H00 pour vérifier que le bateau ne dérape pas ; cela me permet d'admirer la ville endormie.

Nous appareillons le mardi suivant à 08H10 et accostons une heure plus tard sur le Queens Warhf par une matinée brumeuse et froide ! Nous avons donc troqué notre tenue blanche pour la bleue, plus connue en Europe. Le soir même (et comme à chaque escale), un cocktail est offert à bord. Les invités sont français, néo-zélandais, officiels ou anonymes connus de l'Ambassadeur de France. Le vainqueur de la dernière America's Cup état ainsi invité, mais n'a pas pu venir cette année. J'en profite pour parler Anglais avec les convives et suis même complimenté sur mon "South-African accent" : quelle ne fut pas ma fierté !

Nous faisons une escale de huit jours pendant lesquels l'équipage déambule dans toutes les rues commerçantes et dévalise les Duty Free Shops. Nous visitons aussi les alentours de la ville et les monuments les plus attractifs telle la Sky-Tower. Comme son nom ne l'indique pas, elle est aussi haute que la Tour Eiffel et offre une vue à 360° d'Auckland et sa campagne avoisinante. La ville n'a en effet pas de "suburbs" comparables à nos banlieues françaises ; si la city est identique à Paris ou Bruxelles, les habitations sont beaucoup plus étalées, ce qui donne presque une configuration campagnarde à la capitale néo-zélandaise. Une autre particularité de la Sky-Tower est que le sol sur lequel nous marchons pour admirer le panorama est jonché de vitres en pexiglass. Pour les personnes qui ont le vertige, il est déconseillé de se tenir dessus, sinon on est en lévitation au-dessus des rues ; sensations fortes assurées !

J'ai aussi assisté à un match de sélection de All-Blacks, la meilleure équipe de rugby du Monde.

Avec 3 autres membres de l'équipage, nous avons loué une voiture et roulé dans la campagne, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville : EXTRAORDINAIRE. J'avais l'impression d'être au fin fond des Etats-Unis, sur des pistes où nous croisions des animaux en liberté (les cheeps !!!) ou d'énormes voitures tout terrain.

En dehors de ces amusements, nous faisons deux jours d'exercices avec l'armée et la Marine néo-zélandaise, car nous sommes quand même venus pour cela !

Mercredi 10 juin 1998

19H00 appareillage et transit vers Brisbane.

Nous quittons donc Auckland et Queen Street avec tristesse, mais aussi excités de bientôt découvrir l'Australie. Les 5 jours de traversée furent assez mouvementés. La mer remuait le bateau ce qui ne nous aidait pas à manger... La solution adoptée fût de scotcher nos assiettes sur la table pendant les repas.

Nous accostons à Brisbane le lundi 15 à 09H00. Malheureusement, le Sugar Terminal est à plus de 17 Km du centre de la ville ; nous sommes donc tous déçus, mais cela ne nous a pas empêché d'aller nous y promener.

Comme en Nouvelle-Zélande, j'ai loué une voiture avec l'Officier en troisième. Je suis ainsi allé à Surfer Paradise : le Saint-Tropez local. Cette journée a été d'autant plus existante que pour s'y rendre, nous avons traversé la campagne et ses spécificités. Alors qu'en Europe, il nous est indiqué de faire attention aux traversées de cerfs et autres sangliers, ici ce sont des kangourous et des koalas auxquels il faut prendre garde ! J'ai d'ailleurs vu cet animal atypique qui ressemble vraiment à une peluche. Ils dorment tout le temps est sont aussi attendrissant que sur les cartes postales.

Un autre détail m'a beaucoup plus (contrairement à d'autres membres d’équipage), est que nous étions obligés de sortir en tenue : se promener en ville, aller au restaurant ou dans des pubs en uniforme a fait beaucoup d'effets...

Nous quittons l'Australie le vendredi 19 et accostons le lundi 22 à Nouméa, un peut tristes d'avoir déjà fini cette mission.

TONGA ET FIDJI

Samedi 27 juin 1998

09H00, appareillage.

L'attente à Nouméa n'a pas été trop longe, car nous repartons déjà pour trois semaines, au grand dam des marins (heureux les marins à terre est dommage pour ceux qui sont en mer...).

Cette mission est un peut particulière, car nous embarquons une dizaine de camions et 150 officiers et hommes de troupes du RIMaP-NC (Régiment d'Infanterie de Marine du Pacifique en Nouvelle-Calédonie). Il est vrai que le bateau a été conçu pour cela, mais pour nous, pauvres mousses, ce n'est pas très facile à vivre : une centaine de personnes "envahissent" nos locaux qui, pour la majeure partie d'entre nous, forment notre maison. Il faut avouer qu'à défaut de tranquillité, nous sous sommes bien moqués du mal de mer des passagers (c'est de bonne guerre !)

Mardi 1 juillet 1998

09H00 ; Accostage à Nuku'alofa.

Je ne trouve pas les mots pour exprimer mes sentiments à la vue des côtes tongiennes. Quelques mois auparavant, je ne soupçonnais même pas l'existence de ce pays.

La raison de notre venue dans ce pays est de faire des exercices entre le "méchant" RIMaP et la "gentille" armée tongienne. Mais nous représentons aussi le pavillon français lors des cérémonies du 80ème anniversaire du Roi. C'est ainsi que moi, pauvre franchouillard, ai défilé devant le Roi TAUFA 'AHAU TUPOU IV et dans les rues de la capitale du Tonga, derrière l'armée nationale et accompagné de détachements australiens et néo-zélandais. C'est moins extraordinaire que de marcher sur la Lune, mais c'est mieux que l'animation d'une kermesse à Maubeuge...

Le lendemain, après m'être promené dans les rues, je rentre, en taxi, à bord avec deux autres matelots. C'est alors que le taximan, pour 15$ (55.5 FRF), nous propose de faire le tour de l'île. Le rendez-vous est pris pour plus de cinq heures dans une pauvre voiture, à arpenter les pistes et à traverser des villages (où les cochons se promènent comme des animaux de compagnie) attentifs aux explications de notre chauffeur et ne ratant pas une occasion de prendre des photos, comme souvenirs de cette expédition.

Vendredi 11 juillet 1998

17H00 ; Appareillage et transit vers Suva.

C'est quelques heures avant d'arriver à Fidji que nous suivons difficilement à la radio l'écrasante victoire (3 à 0 je le rappelle) de la France face au Brésil en finale de la Coupe du Monde de football. L'officier en second n'est pas très content, car nous encombrons le PC TELEC et surtout nous sommes très bruyants à chaque fois qu'un but est marqué (et Dieu sait s'il y en a eu beaucoup).

Contrairement à Tonga, Fidji paraît plus "civilisé" : les rues sont tout autant colorées et animées, mais les immeubles, banques et autres bâtiments administratifs se fondent mieux dans le paysage urbain qu'à Nuku'alofa. Quant à la campagne, elle est aussi belle.

J'ai eu la chance de participer à une excursion m'amenant, après une bonne heure de navigation en pirogue, à un village " reculé " fidjien. Le fleuve est entouré d'une stupéfiante jungle luxuriante, ressemblant plus à l'Amazonie qu'aux parcs de nos bonnes villes européennes. (J'espérais croiser Tintin dans " l'oreille cassée "). Les villageois ont l'habitude d'accueillir des touristes, mais restent relativement simples : ils n'ont ni eau ni électricité. La cérémonie de bienvenue est présidée par le Grand Chef en personne. Il nous fait boire du Cava, la traditionnelle boisson offerte aux invités. Elle est de racines mâchées par les femmes, recrachées et égouttées pour donner ce breuvage à goût de terre glaise aux qualités anesthésiantes (je devrais en rapporter à Cyrille pour endormir ses patients...). De nos jours, il me semble que les procédés de production du Cava sont plus hygiéniques, mais je n'en suis même pas sûr !

Nous quittons Suva le vendredi 17 à 08H00 et accostons à Nouméa le dimanche 19 à 15H00 avec des images plein la tête et l'envie l'y retourner.

LES ILES LOYAUTE

Mardi 28 juillet 1998

14H00, appareillage.

Ce n'est qu'une courte mission où le Commandant quittant expose au Commandant prenant toutes les particularités du BATRAL "JACQUES CARTIER". Mais ça me permet de voir les trois îles de l'est du territoire que sont Ouvéa, Liffou et Maré. En regardant les photos que j'ai prises, je ne peu m'empêcher de penser que le Paradis terrestre doit être dans les environs de ces lagons aux eaux transparentes et aux terres vierges ; heureusement, le Club-Med n'est pas encore venu les polluer !

Nous sommes de retour à Nouméa le vendredi 31 à 18H00.

LA P.E.I (Période d'Entretien Intermédiaire)

Lundi 1er août 1998

Pendant un mois environ, le bateau va rester à quai pour faire toutes les réparations nécessaires avant de répartir en mer. Décapage, peinture, démontage, nettoyage des moteurs, entretien des portes d'étrave et reloockage des extérieurs vont être le lot de l'équipage au court du mois d'août.

Le raz de marre en Papouasie Nouvelle Guinée

Juste après l'entrée du bateau en P.E.I, une terrible catastrophe naturelle s'abat sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Or, en mars 1998, le BATRAL avait déjà été réquisitionné pour apporter de l'aide alimentaire aux populations papous affamées à du fait de la sécheresse causée par le vent El Nino. C'est pour cela que le la presse calédonienne a annoncé que le "Jacques Cartier" allait repartir les cales pleines. Ce n'était pas l'avis de l'Etat-major qui finalement a décidé, politiquement, d'organiser une mission en direction de Port Moresby. Mais aux vues des besoins du moment, il s'est avéré que le bateau n'avait pas les moyens de transporter l'eau distillée ou l'hôpital de campagne réclamés. Finalement nous ne sommes pas partis à la grande joie de tout ceux qui avaient pris des permissions pendant cette période, mais à ma grande tristesse, car j'aurais aimé visité ce pays... et surtout faire une mission qui soit vraiment utile.

Pendant trois jours nous aurons donc vécu au fils des bruits de coursives et des "informations" données par la presse locale. "Quelle aventure !!!"

Passation de Commandement

Vendredi 07 août 1998

A 09H30, tout le personnel est en place, en grande tenue, sur la plate forme hélicoptère, en présence du Commandant Suprême de l'Armée en Nouvelle-Calédonie, le Générale de Division Lafourcade, du Commandant de la Marine, le Capitaine de Vaisseau Calais et bien sûr du Capitaine de Corvette Edmond de Virouroux d'Arvieu, le Comandant quittant, et le Capitaine de Corvette Geoffroy de Beaucoprs, le Commandant prenant. La cérémonie donne "les pleins pouvoirs" à un nouveau commandant pour diriger le BATRAL "JACQUES CARTIER" pendant l'année à venir. Le nouveau " pacha " est visiblement ému, car il n'a pas réussi à dire un mot à l'issue de l'allocution du COMAR.

J'en profite pour faire un peut de vocabulaire : un commandant de navire est appelé " pacha " par-ce qu'il est  le maître à bord. C'est lui qui est garant est responsable de toutes les opérations du bateau. Par cette fonction, il demande à tous ses subalternes de bien faire leur part de travail et paraît ne se reposer que sur eux.

Jeudi 23 août 1998

Comme tous les jours, les portes d'étrave sont ouvertes afin de faire les travaux nécessaires Mais une avarie de vérin empêche le bon fonctionnement et il est impossible de les refermer. Panique à bord ! Non seulement le factionnaire va devoir changer de place et se mettre dans le hangar, mais il va falloir faire venir une nouvelle pièce de Papeete afin de rendre au bâtiment toutes ses capacités de navigation et de plageage.

CAGOU 98

Du lundi 31 août au vendredi 04 octobre 1998

Comme son nom ne l'indique pas, il s'agit là d'un exercice interarmées pendant lequel les forces en présence sont : le " Jacques Cartier ", le " Laplace ", " la Glorieuse ", l'armée de terre et le " Tukoro ", un patrouilleur vanuatais.

L’opération a donc été de déposer les troupes au nord du territoire calédonien afin qu'elles fassent des manoeuvres. Quant aux marines nous nous sommes entraînés à des " arraisonnements " typiques, suivant les règles de l'OTAN. Nous avons alors passé des moments de franche rigolade et de joyeuse camaraderie quand nous jouions le rôle du bâtiment " louche " : parlant un anglais approximatif à la radio, étant obligés de stopper et d'accueillir une patrouille de surveillance maritime constituée de membres du " Laplace ", et de voir nos officiers s'habiller en civil, tels de vieux de loups de mer. Mais dans le font cela à été très instructif, car nous pouvons avoir à opérer de la sorte en ayant des pouvoirs comparables à ceux de la police judiciaire, dans le cas où nous aurions à contrôler un bateau susceptible de transporter des stupéfiants, par exemple.

Nous avons aussi fait des remorquages, des TRACOU (transferts de courrier) et autres manoeuvres de ravitaillement ou d’hommes à la mer.

GARDIENNAGE DU BATIMENT HYDROGRAPHIQUE LAPLACE

Du vendredi 04 au lundi 21 septembre 1998

Chaque bateau, à un moment prévu par l'Etat-major et pour une période déterminée se vide de tous ses occupants, ne conservant à bord que trois ou quatre personnes responsables de la surveillance et de la sécurité. Nous nous sommes mis à couple du bâtiment gardienné (c'est à dire qu'au lieu d'accoster directement le long d'un quai, nous étions à coté du " Laplace " ) et étions près à intervenir, comme sur notre propre bateau, en cas de problème sérieux.

CEMAT

Du lundi 21 au mercredi 23 et du mercredi 30 septembre au vendredi 02 octobre 1998

Pendant une quinzaine et après une période relativement calme, le " Jacques Cartier " à eu une forte activité. En effet le Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre (CEMAT) était en visite en Nouvelle-Calédonie. Nous ne sommes évidement pas concernés directement par sont autorité, mais travaillant souvent pour et avec l'armée de terre, une démonstration de plageage et de débarquement de troupes était prévue au programme du chef des " terriens ".

Pour être sûr que tout se passe bien, nous avons repéré les lieux et vérifié que les cites de plageage étaient toujours praticables.

Bien sûr, notre professionnalisme n'a pas défailli lors du jour J... Mais pour être honnête, beaucoup d'entre nous n'étions pas vraiment stressés par la venue de cette autorité, car il n'est monté à bord que dix minutes. Le commandant était tout de même content de notre prestation.

EXIA 98

Du dimanche 11 au samedi 17 octobre 1998

Encore un autre exercice interarmées. Cette fois ci, il à été relativement difficile, car beaucoup de nos manoeuvres ont été faites entre 05H00 et 07H00 ! Heureusement nous avons des compensations : deux après-midi libres au mouillage aux abords de l'île des Pins, conclues par un barbecue pour tout le bord, plate-forme hélicoptère.

Il est vrai que ces lignes ne retranscrivent pas l'ambiance et surtout la beauté des lieux. Prenez un catalogue de voyage, ouvrez le à la page des destinations paradisiaques où les plages sont faites de sable fin et où l'eau est turquoise. Mettez vous y en scène avec votre famille ou vos amis, coupés de tous les ennuis quotidiens de la notion du mal ou du temps qui passe. A ce moment là vous commencerez à toucher du doigt ce qu'est l'île des Pins ( ou les autres îles des Loyautés) : des paysages relaxants, une faune et une flore comparables aux reportages de Cousteau ou d'Antoine, du sable blanc et chaud, de l'eau transparente, des voiliers au mouillage, du bronzage, de la bonne humeur, de la joie de vivre etc...

La seule ombre humiliante au tableau fut un retard de douze heures pour le chargement que nous devions y effectuer. La raison est qu'un bateau à pris notre place pendant la nuit sur le wharf, alors que nous étions au mouillage à quelques brasses de là... Mais le pire est que ce dernier vient un vendredi sur deux depuis 1973 pour ravitailler l'île, et nous ne l'avions pas prévu... Même les plus grandes marines du monde font des boulettes.

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On reconnaît sur ce cliché exceptionnel de 1898 (?) les enfants aînés de Libert EYBEN et Marie STAS
de gauche à droite : Alfred, Mariquita, Libert (dit le petit), Willy et Madeleine.
Invisibles : Nelly, Andrée et Gilberte.
Deux autres enfants mourront en bas âge : Marcel et Georges.

Enfants aîné de Libert EYBEN et Marie STAS


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